... J’avais commencé à écrire une lettre à la

...

J’avais commencé à écrire une lettre à la troisième personne, et puis la pluie s’est mise à tomber. Halte qu’elle m’a dit, arrête de toujours fuir. Alors je t’écris a toi, comme ça, en face de mon écran, j’envoie ma pudeur se perdre un peu au loin, et puis merde hein.

On s’est connues à l’époque ou nos parents nous habillaient, ou on avait des coupes sorties des pires dessins animés, des t-shirts douteux et trop colorés, des pantalons trop collants et bourrés de fleurs. Déjà à l’époque, ça promettait. Je sais que je n’étais déjà pas très présente, trop occupée à grimper aux arbres et à faire des courses avec les garçons, mais j’étais quand même dans ta vie, dans notre vie. L’école primaire après tout, ce qu’on s’en rappelle hein, c’est surtout les histoires, les jeux, les anniversaires. Moi je me rappelle bien de ma résidence qui n’était qu’à quelques minutes de la tienne, le grand parc finalement si petit. J’ai toujours une petite boite que j’avais eu a un vieil anniversaire chez toi, ça me fait sourire, ces petites choses la. J’avais eu du mal à trouver des photos jeunes, parce qu’il faut dire qu’a l’époque mes photos étaient cadrées d’une manière déjà très… incompréhensibles.

L’art moderne à la portée des mômes. Mais passons, je suis ravie de t’avoir trouvée, affublée d’un petit chapeau rose comme c’était la mode (oui je peux parler j’en avais aussi).

Un pas en avant. Parce que le jour de la rentrée des classes, au lycée, j’ai été soulagée de reconnaître un nom connu dans ma classe : le tien. Parce que c’est ce qui nous a rapprochées, et bon dieu, comment j’aurai fait sans ça ? Oui, il y avait les autres, mais on sait très bien que ça n’a jamais été pareil. Mais au fond, le big bang, comment ça s’est passé ? Je ne suis pas foutue de me rappeler comment on est arrivées là. Comment d’un coup, les gens nous prennent pour des sœurs, ou « mieux », des petites amies. Tu es pourtant la seule amie que je ne pourrais jamais embrasser, même si c’est  « pour déconner ». Alors pourquoi, comment ?

Je travaille secrètement sur une formule, que je te donnerai en privé, à mettre dans le « petit » album.

(Tu sais celui qu’on arrivera même plus à porter arrivée à 80 ans).

Tout ça pour dire que loin des yeux loin du cœur : Non. J’ai juste du mal. Du mal avec les hôpitaux, les cliniques, tous ces lieux de merde où je sens que je devrais faire plus qu’être juste là à faire des cadeaux nuls. Parce que en ce moment j’avais surtout besoin de beaucoup de soleil, de fête et de gens souriants, et que ça t’est tombé dessus, et que du coup…on peut plus penser à autre chose. Parce que j’ai eu peur, même si je fais ma forte, même si j’ai toujours ce besoin de me persuader que je contrôle la situation : je contrôle rien, pas même moi. Je t’aime, et je veux pas te perdre, jamais, quitte à se qu’on crève en même temps, exactement en même temps, toi et moi. Parce que tu es une personne avec un cœur gros comme ça, un peu trop gros d’ailleurs, moi parfois, je n’arrive pas à suivre la cadence, je me sens toute petite. Je te dois presque la totalité de mes fous rires, je te dois de toujours me forcer à relativiser. Je te dois de ne jamais vraiment me sentir seule. Je t’admire pour ta patience, ta générosité, ton courage de ses derniers temps. Ton caractère, ton style, ton franc parler. Je t’aime pour toi. Et pour toujours.

Tu me manques. Et moi, je vais me réveiller et être plus présente, parce que je sais que si j’étais à ta place et toi à la mienne, tu serais tellement extraordinaire que je me devrai de t’emmener en Thaïlande pour l’éternité.

Comments

[Dÿlan]

:)

[bouh]

je ne vais pas repondre ici, pas comme ca...


j'avais ecris quelque chose qui s'est effacé...mais en bref c'est agreable de voir ce que l'on pense tout bas ecris comme ca et de se dire qu'on sera toujours la,et que c'est grace a toi, moi , nous.


merci pour tout, et pour toujours.




je t'aime.